Selon une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de l’université de Yale et de l’Institut de Potsdam pour la recherche sur l’impact climatique, les matériaux à base de bois pourraient contribuer à réduire les émissions de carbone dans l’air. Plutôt que d’utiliser des matériaux à forte intensité de carbone, le bois d’ingénierie pourrait être utilisé pour construire des bâtiments qui agiront comme une « banque de carbone » pour absorber des tonnes d’émissions dans l’atmosphère. Au milieu de l’urgence climatique croissante, les chercheurs affirment que leurs conclusions devraient être prises en compte parmi les mesures d’atténuation indispensables que les gouvernements devraient mettre en place.
L’article, publié dans la revue Nature Sustainability, estime que l’utilisation de matériaux à base de bois dans la construction urbaine pourrait être un outil essentiel pour aider à réduire nos émissions de carbone en augmentation. Plus précisément, les chercheurs de Yale et de Potsdam ont conclu que le remplacement de matériaux à forte intensité de carbone, tels que le béton, par du bois d’ingénierie pourrait permettre de stocker entre 10 et 68 millions de tonnes d’émissions de carbone dans l’atmosphère.
L’architecte et auteur de l’étude, Alan Organschi, de l’université de Yale, explique que les villes pourraient se transformer en « puits de carbone plutôt qu’en source de carbone… en stockant le carbone qui serait autrement brûlé pour produire de l’énergie ou digéré par voie aérobie sur le sol forestier et en permettant à la forêt de « continuer » dans ce système réparateur et absorbant le carbone ».
En d’autres termes, bien qu’il semble contre-intuitif d’utiliser plus de bois, les chercheurs affirment que l’utilisation de bois d’ingénierie réduirait les émissions associées aux matériaux de construction conventionnels et qu’une fois terminés, les bâtiments agiraient comme une « banque de carbone ».
Étant donné qu’une centaine de villes dans le monde peuvent représenter 20 % de l’empreinte carbone mondiale, ces conclusions présentent une solution efficace pour réduire de manière spectaculaire les gaz à effet de serre produits dans les zones urbaines. Les chercheurs demandent donc que le potentiel d’absorption du carbone des bâtiments en bois soit sérieusement pris en compte dans le cadre de la planification urbaine pour l’atténuation du climat.
Nature
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